Les robots : nouveaux esclaves ou nouveaux maîtres - Exercice

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Le terme "robot" apparaît pour la première fois en 1920 dans une pièce de théâtre tchèque de science-fiction : R U. R. (Rossum's Universal Robots, sous-titre en anglais du tchèque Rossumovi univerzální roboti) de Karel Čapek.

Le mot vient de "rabota" qui signifie "travail, corvée" dans les langues slaves, que l'on retrouve aussi dans le mot "rab" qui signifie "esclave" en russe.


Première partie

Questions :

1. Cherchez des exemples d'outil, de machine et de robot, puis dégagez de leur analyse une définition de ces termes.

2. Pour chacun des quatre objets techniques que sont la faux, la tondeuse thermique, la tondeuse thermique auto-portée et le robot tondeuse, analysez :

a) quelle est sa fonction ;

b) la manière dont il remplit sa fonction, ainsi que son efficacité/rendement ;

c) le type de connaissance théorique nécessaire à son élaboration ;

d) la manière dont l'homme s'en sert ;

e) la pénibilité pour l'homme de son usage.

3. Quelles caractéristiques du "progrès" peut-on en dégager ?

4. Que peut-on déduire de l'étymologie du mot "robot", quant à ses finalités ?

a) Quelles sont les caractéristiques du robot, par rapport à la machine ?

b) Qu'est-ce que la robotique ?

5. Après avoir pris connaissance de la perle suivante, quelles sont les "trois lois de la robotique" telles que les a énoncées l'écrivain de science-fiction américain Isaac Asimov ? Dans la construction littéraire d'Asimov :

a) Que visent-elles à éviter ?

b) Que visent-elles à fonder ?

c) Pensez-vous que ces lois pourraient s'appliquer concrètement aux technologies robotiques réelles, si elles étaient transposées en l'état dans le droit de tel ou tel pays, ou dans le droit international ? Justifiez votre réponse.

d) Ces trois lois de la robotique d'Asimov peuvent-elles avoir un authentique fondement philosophique, indépendamment du contexte de la littérature de science-fiction dont elles sont issues, ou bien en relèvent-elles radicalement ?


Deuxième partie

Réflexion :

Les êtres humains soumis à la condition d'esclave développent presque immanquablement le désir de s'en libérer et finissent par se révolter contre leurs maîtres. La grande révolte des esclaves romains, dite "révolte de Spartacus", au début du Ier siècle avant J.-C., et la révolte des esclaves de Saint Domingue au XVIIIe siècle, en sont des exemples parmi les plus célèbres.

1. D'après vous, le risque de révolte des robots contre leurs maîtres humains est-il réel ? Ou bien relève-t-il de la science-fiction ou du mythe ?

2. Si des esclaves révoltés motivent généralement leur action par la volonté d'acquérir ou de retrouver le statut de citoyens libres, quelles raisons pourrait-il y avoir de penser que des robots révoltés pourraient aller plus loin, en réduisant à leur tour les êtres humains en esclavage ?

3. Longtemps, les êtres humains ont interprété les catastrophes naturelles ou les phénomènes célestes comme des expressions de la colère de dieux ou d'une hostilité de la nature à leur égard, notamment en raison de fautes supposées de leur part, induisant des comportements religieux de conciliation par voie d'offrandes propitiatoires  ou de sacrifices expiatoires.

a) Quelle différence faites vous entre un effet mécanique et une action hostile ? Quels critères pourraient permettre de les différencier ?

b) Pourquoi pouvons-nous être tentés d'interpréter un effet mécanique comme une intention hostile ?

  • Qu'est-ce qui explique une telle confusion ?
  • Qu'est-ce qui peut contribuer à l'invalider ? 

4. La révolte et la domination sont-ils, chez l'être humain, des actes mécaniques, ou des actes politiques ?

5. Dès lors, l'asservissement des êtres humains aux machines doit-il être seulement interprété comme une conséquence nécessaire ou fatale de la mécanisation, ou bien comme un choix politique libre, fait par ceux dont les intérêts particuliers résident dans le développement du machinisme et des technologies robotiques et numériques ou qui le promeuvent ?

6. À supposer que l'asservissement des êtres humains aux machines relève d'un choix politique libre, quelle conséquence pouvez-vous en tirer quant à la question de savoir s'il est légitime ou non pour les êtres humains de lutter contre la mécanisation de leurs existence, voire de se révolter contre elle ?

7. Dans quel type de liberté un droit de révolte de cet ordre pourrait-il trouver son fondement ?

8. Des robots, à supposer qu'ils puissent penser et par conséquent tenter de justifier leur révolte   pourraient-ils s'autoriser du même type de fondement ?

9. Pourrait-on écrire, paraphrasant Rousseau (Du contrat social, livre I, chapitre 1) : "Le robot est né libre et partout il est dans les fers" ?

10. Quelle conclusion en tirez-vous ? Quel type de représentations formons-nous, en réalité, quand nous avons la crainte d'une révolte des robots, et plus généralement des machines ?

Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr
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